
Le designer Demna Gvasalia, à Paris, le 1er juillet 2018 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Une page se tourne: avant de rejoindre Gucci, Demna a présenté mercredi à Paris sa dernière collection haute couture pour Balenciaga, avec un casting cinq étoiles dans la salle comme sur le podium.
Tandis qu'Aya Nakamura, Naomi Watts et Nicole Kidman ont pris place aux côtés de François-Henri Pinault, PDG de Kering — propriétaire de Balenciaga et Gucci — et de son épouse Salma Hayek, Isabelle Huppert, Kim Kardashian - des fidèles du créateur - ou encore les mannequins Naomi Campbell et Eva Herzigova ont foulé le podium.
Le créateur géorgien de 44 ans a rendu hommage aux coupes classiques et à l'austérité élégante du fondateur Cristóbal Balenciaga... avec irrévérence.
Le noir était de rigueur, avec des tailleurs très cintrés et aux épaules démesurées, d'immenses manteaux, des pulls à col montant jusqu'aux oreilles ou encore des robes droites à manches longues.
Une austérité émaillée de quelques touches de couleur et de glamour, comme des robes bustiers jaune et rose pâle, un ample manteau blanc en plumes, un ensemble veste et jupe longue ornées de grosses roses scintillantes et un autre rouge vif.
Demna a également fait défiler des hommes en costumes oversize ou en bombers, une petite provocation du créateur, la semaine de la haute couture étant traditionnellement réservée au vestiaire féminin.
- A la rescousse chez Gucci -
Après dix ans à la tête de Balenciaga, Demna Gvasalia quitte la maison française pour prendre la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent la maison mère Kering.
"Ce que Demna a apporté à la mode, à Balenciaga et au succès du groupe est immense. Sa force créative est exactement ce dont Gucci a besoin", saluait François-Henri Pinault dans le communiqué annonçant ce transfert, sans doute le plus inattendu du mercato mode de ces derniers mois.
Avec son style iconoclaste, Demna a fait ses preuves chez Balenciaga. Depuis 2015, le créateur s'est fait connaître par sa capacité à habiller aussi bien la rappeuse Cardi B qu'Isabelle Huppert, à faire des T-shirts et de la haute couture et rendre désirable le "moche", comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs "poubelle".
Mais il est aussi allé trop loin: en 2022, sa campagne mettant en scène des enfants avec des accessoires d'inspiration sado-masochiste fait scandale.
Le créateur français Franck Sorbier, qui a présenté mercredi une collection inspirée de la culture inca, a salué auprès de l'AFP l’impact de Demna sur Balenciaga: "C'est une maison qui a su se repositionner, tracer sa propre voie et réussir à revenir au premier plan, ce qui n'était pas gagné."
- Renouveau chez Maison Margiela -
Une page se tourne chez Balenciaga mais également chez Maison Margiela, qui dévoile dans la soirée la première collection de Glenn Martens.
Nommé en janvier, le Belge prend la suite du créateur star et fantasque John Galliano.
Connu pour son travail chez Diesel et au sein de la marque expérimentale Y/Project, Glenn Martens signe avec ce premier défilé le retour de la maison au calendrier de la haute couture, après un dernier show sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considéré par beaucoup comme l'un des plus spectaculaires de ces dernières années.
La journée a débuté par le défilé très théâtral de Robert Wun au Théâtre du Châtelet.
Adepte d'une esthétique sculpturale parfois surréaliste, le créateur hongkongais a dévoilé une collection aux coupes précises pour traduire le rituel de l'habillage, de la robe couette ensanglantée à la robe de mariée, avec un bustier sculpté et une imposante jupe à traîne.
De son côté, le Libanais Elie Saab a présenté une nouvelle collection de robes de princesses dignes des plus beaux contes de fées, tout en opulence, avec de nombreuses robes bustier aux longues traînes, en mousseline de soie ou satin et rebrodées de perles.
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